Incertitude au sommet : l’avenir du football français en jeu

Nous ne disons pas que la situation aurait été totalement différente avec un autre homme à la tête de la Ligue, mais elle est ce qu’elle est aujourd’hui, avec son lot d’incertitudes et de dangers. Depuis la réélection de Vincent Labrune à la présidence de la LFP en septembre, on en viendrait presque à se demander s’il y a bien un pilote dans l’avion.

Le contrat avec DAZN, qui paie 400 millions d’euros par saison pour les droits de la Ligue 1, est en péril, le contrat de 100 millions d’euros (80 en droits + 20 en sponsoring) avec beIN ne fait pas l’unanimité, tandis que l’accord avec CVC a pu susciter de nouvelles tensions entre certains clubs, moins rentables que d’autres.

Et que dire de la programmation controversée de la Ligue 2, ou des récentes perquisitions au siège de la LFP… Aujourd’hui, on ne sait pas vraiment où l’on va, ni quelle direction prendra le football français demain.

Ce dont on est à peu près sûr, en revanche, c’est que la grogne des présidents de L1 contre Vincent Labrune est de plus en plus forte.

Comme le révèle le journal l’Équipe , la gestion du dossier des droits TV fait sérieusement grincer des dents, tandis qu’un véritable psychodrame entre la Ligue et DAZN s’est installé.

Le départ de Vincent Labrune, inéluctable ?

Pour rappel, la plateforme britannique n’a versé que 50% de son versement financier, soit 35 millions d’euros, et a placé les 35 autres ” sous séquestre “, reprochant à la Ligue son manque de mesures contre le piratage, son manque de transparence sur le contexte du marché français, notamment sur le potentiel d’abonnés à la Ligue 1 (DAZN en cumulerait un peu plus de 500 000, alors que l’objectif affiché était de totaliser 1,5 million d’ici fin 2025, ndlr), mais aussi le manque de coopération de certains clubs. “Ce dossier est mal parti depuis le début, il ne peut donc pas bien se terminer”, résume un président de L1 sous couvert d’anonymat.

Rappelons qu’une audience devant le tribunal des activités commerciales de Paris a lieu ce vendredi dans le cadre du litige entre DAZN et la Ligue.

Toujours selon L’Équipe , un véritable climat de défiance se dessine à l’égard de Labrune, à qui l’on reproche également un manque de communication en dehors de son cercle restreint. L’écart qui se creuse un peu plus chaque jour entre les clubs les plus riches et les plus pauvres n’arrange pas les choses.

“Il n’y a pas que les clubs présents au CA en Championnat”, se plaint un président de L1. Même ses collaborateurs de longue date, comme Caillot, ne cachent plus leur frustration. Le patron de Reims parlerait souvent en privé de “gâchis” pour décrire ce qui se passe à la Ligue.

Aujourd’hui, ils sont même une dizaine à vouloir faire entendre leur voix, et plusieurs d’entre eux estiment que le départ de Labrune pourrait leur permettre de repartir de zéro, afin de renouer le dialogue avec Canal+, diffuseur historique de la L1.

“Aujourd’hui, la seule solution pour sauver les meubles, c’est que Canal revienne, mais tant que Vincent est là, c’est impossible”, dit l’un d’eux. Selon RMC, une clause de sortie pourrait permettre à DAZN de quitter le navire cette saison…. De quoi offrir à Canal une fenêtre de tir ?